S'adapter

 

On se souvient des premières intention de ce projet. Il s'agissait de faire pousser du blé selon un dessin défini et de le tresser une fois arrivé à maturité.

Mais l'année 2024 a été particulièrement catastrophique pour le blé. Les agriculteurs ont enregistré une baisse de plus de 25 % par rapport aux récoltes des années précédentes allant parfois jusqu'à 50%.  En cause, une pluie incessante et et très peu de soleil. Mon blé qui avait été planté au printemps a lui aussi souffert de ces mauvaises conditions météo. On peut ajouter à cela un sol ingrat dans lequel les racines ont eu du mal à se développer. Conséquence, en juillet, époque des moissons, il était encore très bas, les épis étaient petits se confondant avec les plantes messicoles et sur certaines zone le blé avait à peine poussé.



Dans l'imaginaire collectif, le blé c'est l'abondance, la richesse. Il y a un côté solaire dans les épis chargés de grains et gorgés de soleil. Je ne m'étais pas projetée dans ce blé qui était mon lot, petit et souffreteuxt. C'était difficile à accepter et  attristant. Bien entendu, il fallait abandonner l'idée du tressage car le blé n'était ni assez haut, ni assez abondant pour cela. Mais que faire ? 

Partant de ce constat, la question était de savoir comment transformer cette situation. Nous étions déjà en août et le temps était compté pour expérimenter et tester mes idées.


J'ai choisi de fabriquer de faux épis de blé qui se mêleraient aux vrais afin de rendre visible le manque. J'ai créé plusieurs moules à partir de vrais épis de blé afin de les dupliquer plus rapidement. 




Je les ai d'abord peints en doré de façon à ce qu'ils soient discret et difficiles à distinguer des vrais épis. Mais dans les plantations c'était tellement  discret qu'on ne voyait plus rien. Le bleu électrique était beaucoup plus efficace. Au final, j'ai dû fabriquer plus de 500 épis dont beaucoup se sont dissous sous la pluie...malheureusement.


En réalisant ce projet, j'ai expérimenté sur des choses totalement nouvelles pour moi, que ce soit les plantations de blé ou le travail sur les systèmes racinaires. J'ai pris beaucoup de risques  et il m'a fallu constamment m'adapter car les résultats n'étaient pas toujours ceux que j'attendais ou espérais. Au final, j'ai beaucoup appris mais j'ai surtout ressenti  la difficulté de la condition paysanne. Être face à un champ de blé qui n'a pas poussé, je l'ai ressenti comme quelque chose de très douloureux. 
Aujourd'hui, je suis convaincu  que la condition paysanne va devenir de plus en plus difficile et qu'il faut absolument soutenir, aider nos agriculteurs.

Commentaires

Articles les plus consultés