Les messicoles

On ne peut parler des céréales sans évoquer les plantes messicoles que l'on nomme aussi adventices, herbes folles ou mauvaises herbes. Les messicoles sont des plantes annuelles présentes dans les moissons et particulièrement bien adaptées aux travaux et aux pratiques des champs. On raconte qu'après la seconde guerre mondiale sur les zones dont les sols avaient été particulièrement ravagés par les obus, les premières plantes à repousser ont été des coquelicots, des bleuets et des matricaires. 
À l'origine, les messicoles sont des plantes pionnières qui colonisent des milieux ouverts particulièrement perturbés ; c'est pourquoi, elles se sont bien adaptées aux pratiques agricoles et ont co-évolué avec les plantes cultivées. Elles apparaissent dans les tableaux de Van Gogh, Monet ou Sisley sous la forme de touches de couleurs dans le blond des blés : le rouge des coquelicots et le bleu des bleuets, mais il existe une très grande variété d'espèces en fonction des régions et des cultures.






Champ de blé aux bleuets de Vincent Van Gogh


Avec l'industrialisation et l'agrochimie, l'usage de pesticide et la modification du travail des sols, on a observé une raréfaction, voire une disparition de ces plantes, au point qu'il y a maintenant des initiatives tant au niveau local que national pour restaurer la diversité floristique des champs. En effet, on s'est rendu compte que ces plantes rendaient de nombreux services et contribuaient ainsi au fonctionnement de l'agro-écosystème. 

C'est pour leur rendre hommage que j'ai décidé de créer un grand tapis racinaire répertoriant les espèces qui poussent dans la région de l'Abbaye St Georges de Boscherville. Certaines sont très connues comme le Coquelicot ou le Bleuet, d'autres sont particulièrement la cible des sociétés de désherbants comme la Brome, le Vulpin ou l'Avoine folle.




D'autres encore sont moins connus et portent des noms communs souvent poétiques comme Miroir de Vénus, Tabouret des champs, Jouet-du-Vent, Cotonnière pyramidale, Adonis d'été ou Bugle petit pin.  

Ce tapis racinaire sera constitué par assemblage alternant le nom des messicoles et des graphisme qui fonctionneront à la manière d'enluminures. Il sera placé au centre de l'installation carrée dans le jardin de l'abbaye.
Dans mon prochain article, je parlerai du tapis racinaire que je destine à l'installation circulaire.

Commentaires

Articles les plus consultés